Aspects de la géomorphologie de la Côte d'Ivoire

Avenard (1971). La Côte d’ivoire, comme une grande partie de l’Afrique et l’essentiel de l’Afrique de l’Ouest représente le « triomphe de l’horizontalité ». Peu de choses distinguent ses paysages des autres paysages de la plateforme ouest africaine. L’unité, la planité d’ensemble qui s’en dégagent, sont évidemment associées à l’allure générale du socle qui s’incline du nord vers le sud en direction de l’Atlantique avec une pente régulière, mais font qu’il est difficile de définjr de grands ensembles. Certes cette retombée méridionale ne se fait pas d’un seul bloc, et des panneaux plus ou moins affaissés se sont créés, et la Côte d’ivoire semble en recouvrir trois : le plus élevé serait le plus occidental, autour de Man, le plus affaissé étant celui qui est actuellement occupé par les pays des lagunes. Mais la majeure partie du modelé est ondulée, caractérisée par une succession de collines subaplanies et en définitive très monotones, bien que parfois entrecoupées de reliefs résiduels plus élevés, comme posés sur la pénéplaine. Du nord au sud, on passe d’un paysage de plateaux développés en glacis à celui d’une plaine au réseau hydrographique peu ou pas organisé, avec une zone intermédiaire plus ou moins bien développée, et dont le caractère de marche est visible dans le paysage. Et au-delà de cette impression de continuité, l’observateur est vite dérouté, car comme le dit RouGERIE : « dans l’uniformité et la monotonie du bloc ouest africain, définir des pays n’est pas chose aisée : reliefs difficilement circonscrits, formations géologiques interminablement développées passant d’un terme à l’autre par transitions insensibles, bassins fluviaux faits d’éléments disharmonieusement accolés ». Bien plus, dans le détail apparaît souvent une impression de micro-cloisonnement, d’évolution en ordre dispersé et en définitive de discontinuité et de morcellement. Tout ceci tend à donner un pays tout en nuances, un peu comme les taches d’une peinture impressionniste... C’est qu’en fait, d’autres influences se font sentir et viennent relayer les données structurales : il est de plus en plus évident que les variations climatiques, au moins celles du quaternaire, ont profondément marqué ces paysages ; il est certain aussi que des différences se font jour selon que l’on se trouve dans une province schisteuse ou granitique. Enfin, que la présence de la forêt ou de la savane en soit une cause ou une conséquence, il est indéniable que les paysages sont marqués par une certaine opposition selon que l’on se trouve dans l’une ou l’autre de ces formations végétales.

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