PLAN D’AFFAIRES 2016-2020 PARC NATIONAL DE LA COMOE (PNC)

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National Report

Le Parc national de la Comoé (PNC) qui s’étend sur 1.149.150 ha au Nord-Est de la Côte d’Ivoire est la troisième plus grande aire protégée d’Afrique de l’Ouest, après la Réserve de l’Air-Ténéré au Niger et le Parc national du Banc d’Arguin en Mauritanie. En raison de sa situation géographique en zone de transition entre le domaine soudanien et sub-soudanien, et grâce aux cours d’eau qui le traversent, dont en particulier la Comoé qui lui a
donné son nom, ainsi qu’aux conditions pédologiques qui y prévalent, il renferme une remarquable diversité en formations végétales, comprenant plusieurs types de savanes (arborées, arbustives, herbeuses) ainsi que des forêts claires et denses se présentant sous forme d’ilots forestiers et de forêts galeries. Cette variété de milieux naturels
est à l’origine d’une variété d’habitats qui permettent la présence d’un grand nombre d’espèces animales. Ainsi 135 espèces de mammifères ont été répertoriées au PNC, 71 espèces de reptiles et 497 espèces d’oiseaux. On y trouve en particulier une population de Chimpanzés (Pan troglodytes). Parmi les reptiles, figurent trois espèces inscrites sur la liste rouge de l’UICN, dont le crocodile nain Ostreolaermus tetraspis. Le buffle, le bongo et l’éléphant sont également présents. Concernant l’éléphant, il convient de noter que la population a très fortement diminué en relation avec la période d’instabilité et de conflits armés qu’a connue la Côte d’Ivoire durant la première décennie
de ce millénaire. La preuve que l’espèce est toujours présente au PNC n’a pour l’instant pu être apportée qu’à travers les traces aperçues et les images prise par des caméras pièges. Durant la période en question, l’éléphant a partagé ce sort, à des degrés différents, avec une série d’autres espèces. Si le parc a beaucoup souffert des évènements de ces années-là, il semble, d’après ce que l’on peut observer, que d’une manière générale, il s’en remet plutôt bien. Concernant les intérêts que représente le PNC, les aspects suivants méritent encore d’être relevés :
 la grande richesse floristique (jusqu’à présent 1.162 espèces végétales identifiées) ;
 l’appartenance à des complexes écologiques plus vastes, se prolongeant au Burkina Faso et au Ghana ;
 les effets positifs que le parc exerce en matière environnementale, économique et scientifique (contribution à la lutte contre le changement climatique, régulation des ressources en eau dépendant des cours d’eau qui les traversent, pollinisation des plantations d’anacardes en périphérie par les colonies d’abeilles sauvages, terrain
de recherche) ;
 le passé touristique lié à la relative facilité de vision des animaux et aux bonnes conditions d’accès, avec une fréquentation notoire jusque dans les années 90 du siècle dernier.
Le territoire du parc a été reconnu très tôt comme un site naturel d’exception, demandant à être protégé. Le premier classement est intervenu en 1926 avec la création du « Parc refuge de la région Nord ». Le Parc national de la Comoé est né en 1968 et ses limites sont inchangées depuis 1977. Il bénéficie d’une reconnaissance internationale
qui s’est traduite par son classement comme Réserve de biosphère en 1982 et comme site du Patrimoine mondial en 1983. Comme la plupart des aires protégée, et en dehors de l’épisode particulièrement critique déjà évoqué, le PNC est exposé à plusieurs formes de pression humaines. Actuellement les phénomènes les plus préoccupants sont l’orpaillage qui s’est développé les dernières années, et le braconnage. La persistance des incursions de troupeaux de bétails pose également problème. Parmi les causes des pressions, on évoque aussi les systèmes agricoles extensifs répandus dans la région. A ce propos, il convient toutefois, de relever comme élément positif
pour le PNC le fait que la zone figure parmi celles qui ont les plus faibles densités de population en Côte d’Ivoire. Toutes les causes ne sont pas situées localement, le parc exerçant un pouvoir d’attraction sur une aire géographique beaucoup plus étendues. Dans la stratégie de gestion retenue pour le parc, la population locale est considérée en premier lieu comme un acteur à associer aux efforts de conservation et non comme un
obstacle à celle-ci. La responsabilité pour l’aménagement et la gestion du PNC relève de l’OIPR (Office Ivoirien des
Parcs et Réserves) qui est un établissement public bénéficiant d’une autonomie de gestion administrative et financière. L’OIPR dispose d’une Direction Générale à Abidjan et de cinq Directions de Zone qui sont en charges, sur le plan opérationnel, de la gestion d’une ou de plusieurs aires protégées. La Direction de Zone Nord Est (DZNE), dont le siège se trouve à Bouna, est responsable de la gestion du PNC. La DZNE comprend des services techniques, administratifs et financiers, localisés au siège. Une présence permanente proche du
terrain est assurée par des unités appelées « secteurs » qui s’occupent de la gestion au quotidien des portions du parc et sa périphérie qui leur sont affectées. Au coeur du dispositif de surveillance se trouve une unité appelée « Brigade mobile » qui est rattachée au siège de la DZNE et qui est composée de personnes ayant suivi une formation en lutte anti-braconnage Sur le plan national, les deux principales sources de financement du PNC sont l’Etat de Côte d’Ivoire, qui prend notamment en charge les coûts du personnel de la DZNE, et la Fondation pour les Parc et Réserves de Côte d’Ivoire (FPRCI) qui couvre, à partir d’appuis financiers, une partie non négligeable des coûts de fonctionnement. Au niveau international, le PNC a déjà bénéficié de l’appui de différents bailleurs et coopérations. Actuellement, il est surtout soutenu par la coopération allemande, et ce à travers la GIZ dans le cadre du Programme PROFIAB. Un appui financier de la KfW doit se mettre en place prochainement, celle ci deviendra alors le plus grand contributeur.

Date de publication (du fichier / URL)
21 avril 2022
Aichi targets
2. Biodiversity values integrated
Fichiers
Pays
Côte d'Ivoire