Les aires protégées ivoiriennes à l’épreuve de l’acceptabilité sociale des pratiques de gestion durable : Le cas de la forêt classée de Monogaga

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La gestion des aires protégées dans des zones agricoles habitées n’est pas une action aisée. Les pratiques de leur conservation conduisent souvent à des résistances sociales entre les services forestiers de l’État et les communautés vivant à l’intérieur ou à proximité de ces forêts. Le cas de la forêt de Monogaga, sur lequel a porté cette thèse, s’inscrit dans ce contexte. La création des séries de protection, des séries agricoles, ainsi que l’institution d’un comité de gestion partenariale reposent sur un objectif central, celui de s'inscrire dans les principes de la foresterie durable. En tant que choix d'objectif à réaliser, le concept de forêt durable, est apparu comme une avenue intéressante pour la sauvegarde des forêts publiques en Côte d’Ivoire. Ainsi, l’intérêt porté à l’analyse de l’acceptabilité sociale des pratiques de conservation et de gestion en cours dans la forêt de Monogaga, répond à un objectif principal, celui de comprendre la validité de ce nouveau mode de gestion des forêts protégées dans le cas d'une forêt habitée. Pour ce faire, la recherche s'est intéressée aux facteurs d'influence de l’acceptabilité sociale, notamment, l’adaptation des pratiques de conservation au contexte socioculturel des communautés, la connaissance et l’information de la politique forestière de l’État, les avantages économiques, l’implication des communautés dans le processus de prise de décision, la confiance aux autorités et les risques ressentis. La particularité d’être une forêt habitée a milité en faveur d’une étude de cas. Cette stratégie a permis de mener la recherche sous l’angle d’une méthode mixte, à travers laquelle les données qualitative et quantitative ont permis de produire des informations sur les modes de vie des communautés, de leur représentation de la forêt, du construit social autour de sa gestion par le système des valeurs sociales locales, ainsi que les caractéristiques des pratiques de la SODEFOR, et leur appréciation par les communautés. Les résultats de la recherche montrent que les autochtones, les allochtones et les étrangers (allogènes) ont des représentations sociales spécifiques de la forêt. La forêt n’est pas qu'une ressource d’usufruit, elle est une part de leur existence, c’est-à-dire de leur identité. Les pratiques mises en œuvre par la SODEFOR pour assurer une conservation plus efficace de cette forêt, laissent observer que l’État a mis un accent particulier sur trois facteurs : la conservation de l’écosystème par la création de séries de protection, l’autorisation des activités agricoles sur dans les séries agricoles, et la collaboration avec les communautés par la Commission-Paysans-Forêts. Si l’analyse du contenu de ces facteurs montre que les pratiques de la SODEFOR valorisent les liens que les communautés ont avec la forêt de Monogaga, il demeure que plusieurs efforts restent à faire au niveau de la participation et la prise de décisions, de la confiance, et des avantages économiques.

Date de publication (du fichier / URL)
20 avril 2022
Aichi targets
11.5. Protected areas are effectively and equitably managed
Pays
Canada
Côte d'Ivoire