Les espèces végétales exotiques envahissantes représentent une grande menace pour l’intégrité des écosystèmes. L’acquisition d’informations cartographiques sur la dynamique de ces espèces constitue un outil de gestion durable. Parmi ces espèces, Lantana camara L., connue pour ses impacts environnementaux et agronomiques, est actuellement signalée dans plusieurs localités de Côte d’Ivoire. L’objectif général de cette étude est de modéliser la niche écologique de cette espèce sur l’ensemble du pays.
Pour ce faire, 89 occurrences ponctuelles et 19 variables bioclimatiques actuelles et futures ont été recueillies pour modéliser la distribution potentielle de cette espèce sur la base du scénario RCP 8.5 dans le cadre du modèle climatique HadGEM2-ES. Il s’agit de 75 % des données de présence (67 points) utilisées pour l’étalonnage du modèle et de 25 % (22 points) pour les tests.
À la fin de la modélisation réalisée avec le logiciel MaxEnt, les zones adaptées à l’espèce sont caractérisées par de basses températures et de fortes précipitations., Dans les conditions climatiques actuelles, environ 65 782,40 km², soit 20% du territoire national, conviennent à l’invasion de L. camara. Le parc national d’Azagny, le parc national de Banco et la réserve naturelle des îles Ehotiles ont des distributions avec une forte probabilité de présence de l’espèce. D’ici 2050, le climat prévoit des températures élevées et de faibles précipitations à l’avenir. Les résultats montrent qu’en s’adaptant à cette nouvelle aire de répartition climatique, la zone de prolifération de L. camara passera à 78 036,05 km², soit 24% du territoire national. Une tendance à la hausse, avec un taux de variation de 18,6, a été observée dans les zones favorables de cette zone.
Pour maintenir le fonctionnement normal des écosystèmes et la durabilité des services écosystémiques, les zones qui ont été identifiées comme les plus vulnérables à l’invasion de L. camara doivent faire l’objet de stratégies de lutte contre cette espèce.