Stage Listes noires d’espèces potentiellement envahissantes à La Réunion H/F

Contexte du stage sur les espèces exotiques envahissantes

Les espèces exotiques envahissantes (EEE) sont des espèces transportées par l’homme au-delà de leurs barrières biogéographiques historiques (introduites), qui parviennent à se reproduire dans la nature (naturalisées) avec des conséquences écologiques, économiques ou sanitaires négatives (envahissantes). Ces dommages se chiffreraient en dizaines de milliards de dollars par an au niveau mondial. Or les dérèglements climatiques (e.g. augmentation de la température, modification du régime des pluies, cyclones plus fréquents et plus violents) entraînent une accélération des flux d’espèces et favorisent le franchissement de l’ensemble des barrières du processus d’invasion. Sans mesures de lutte efficaces, l’impact des EEE va donc inévitablement s’intensifier (dette d’invasion). Il est généralement reconnu que les mesures visant à endiguer la propagation des EEE sont plus faciles et moins coûteuses à mettre en œuvre lorsque les EEE ne sont pas encore introduites, peu abondantes ou occupent un territoire restreint. Afin de mettre en place les mesures de biosécurité les plus appropriées, il apparait donc nécessaire d’identifier, le plus tôt possible et à des échelles adaptées, les espèces au potentiel le plus nuisible. Fort de ce constat, les listes noires d’espèces à risque ont récemment fait leur apparition. Ces listes constituent un point de départ pertinent afin de prioriser l’attention des décideurs dans les procédures à mettre en place, mais elles résultent encore trop rarement d’une méthodologie fiable et réplicable. Les territoires insulaires sont des épicentres mondiaux d’invasions biologiques. Ce phénomène résulterait à la fois de la diversité réduite des communautés indigènes et d’une « naïveté » écologique accrue dans les îles les plus isolées qui les rendent extrêmement sensibles aux changements environnementaux rapides, ce qui leur vaut d’être parfois qualifiées de « sentinelles » des changements globaux. Les îles sont paradoxalement dotées d’atouts propres dans la lutte contre l’introduction d’EEE puisqu’elles possèdent moins de points d’entrée contrôlant le trafic de biens et de personnes que les continents (aéroports et ports maritimes). Toutefois, une méconnaissance des risques d’invasion et de leurs interactions avec les changements climatiques limitent fortement la portée des mesures actuelles. Par conséquent, il apparaît nécessaire de définir un cadre méthodologique pour une évaluation plus précise des risques d’invasions biologiques futurs dans les îles.

Objectif du stage

Ce stage vise à développer une méthodologie générique capable d’estimer le risque d’invasion d’un pool d’espèce sur la base de modèles de niche écologique. Pour cela, un flux de travail relié au GBIF (Global Biodiversity Information Facility) et incluant divers algorithmes de modélisation et méthodes de changement d’échelle sera implémenté sous R. Ce flux de travail sera testé sur un cas d’étude à l’île de La Réunion (Océan Indien). Nous utiliserons des simulations climatiques régionalisées sur la période présent–2100 associées à divers scénarios SSP du GIEC sur lesquelles travaille Météo-France, partenaire du projet. Un accent particulier sera mis sur les espèces végétales envahissantes du sud-ouest de l’Océan Indien, i.e. environ 400 espèces inventoriées par l’UMR PVBMT, également partenaire du projet. Ces plantes ont en effet de fortes chances d’être introduites à La Réunion compte tenu des liens économiques et démographiques étroits entre les îles de la sous-région. Si le temps le permet, nous élargirons nos simulations aux espèces animales, et notamment à la faune réservoir de pathogènes. Enfin, la concordance des différentes listes noires ainsi générées sera examinée.

Profil recherché

Niveau d’études : Étudiant en Master 2 ou ingénieur (stages de césure acceptés) Formation recommandée : Écologie avec une bonne maîtrise de la programmation sous R ou Informatique avec un attrait pour l’écologie et/ou l’aide à la décision Compétences requises :

• Enthousiasme pour le travail de modélisation • Intérêt pour les problématiques de biosécurité

• Une première expérience dans la manipulation de fichiers netcdf serait un plus

• Qualités rédactionnelles et de synthèse

• Rigueur, autonomie, sens relationnel • Maitrise de l’anglais (lecture/écriture d’articles)

Caractéristiques du stage

Durée : 6 mois, démarrage le plus tôt possible, au plus tard en juin 2022 Lieu du stage : Accueil dans les locaux du Pôle de Protection des Plantes, Saint-Pierre, La Réunion. Billet d’avion pris en charge. Gratification : Stage indemnisé selon la règlementation en vigueur.

Modalités de candidature

Date limite de candidature : 01/07/2022 Référence de cette offre de stage écologie à La Réunion : OE-110422-2 Adresser par e-mail une lettre de motivation et un CV à Robin Pouteau en cliquant ci-dessous :

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L’examen des candidatures commencera le 14 avril 2022 et continuera jusqu’à ce que le stage soit pourvu.

 

France
Date
21 April - 01 July 2022