Présentation du Parc National de la Comoé
Présentation du Parc National de la Comoé (source: Plan d'Aménagement et de gestion du Parc national de la Comoé 2015 - 2024)
- Situation géographique et administrative
Le Parc national de la Comoé (PNC) s’étend sur une superficie de 1 149 150 hectares d’un seul tenant, au nord-est de la Côte d’Ivoire, entre les latitudes 8°30 - 9°37 Nord et les longitudes 3°07 - 4°26 Ouest (figures 1 et 2). Site du Patrimoine mondial et formant, avec sa zone périphérique, une réserve de biosphère, il se trouve dans la zone de transition entre la savane soudanienne et les formations forestières du domaine guinéen. Cette situation est à l’origine de la variété de ses paysages et de sa grande diversité biologique. Il est l’un des trois maillons essentiels de la "diagonale écologique" du pays et offre, sur le plan touristique, les meilleures perspectives pour la vision de la grande faune.
Les forêts classées et les sites des Monts Tingui et de Warigué qui jouxtent le PNC au nord-ouest, à l'ouest et au sud, constituent une zone d’espaces naturels d'environ trois cent mille hectares. Une vaste superficie du Nord-Est du pays - près d'un million cinq cent mille hectares - est ainsi consacrée à la conservation des ressources naturelles et forme une unité particulièrement importante sur le plan écologique.
Le Parc national de la Comoé, selon le dernier découpage administratif (CNTIG, 2011) est à cheval sur trois régions administratives (Hambol, Bounkani et Tchologo, anciennement de la Vallée du Bandama, du Zanzan et des Savanes), six départements (Dabakala, Bouna, Nassian, Téhini, Doropo et Kong) et vingt sous-préfectures (cf. les figures 4 et 5 et, Annexe 2, le Tableau VII). Son périmètre se compose de limites conventionnelles (448 kilomètres de routes nationales) et de limites naturelles (dont 105 kilomètres de cours d’eau), soit 553 kilomètres au total :
- au nord : la route nationale Bouna – Ferkessédougou, sur une distance de 129 kilomètres (du village de Yalo à la rivière Lingba) ;
- à l’est : la route nationale Bouna – Bondoukou, sur une distance de 56 kilomètres (du Pk 17 au Pk 73) et la piste du Pk 17 à Yalo sur 30 kilomètres ;
- au sud : la route nationale Koutouba – Dabakala sur 106 kilomètres (du Pk 73 au fleuve Comoé) ;
- à l’ouest : le fleuve Comoé sur cinq kilomètres, jusqu’au confluent avec la rivière Kinkéné et la portion comprise entre la rivière Kinkéné et l’axe Kafolo – Ferkessédougou. Cette portion, s’étirant sur environ 170 kilomètres, est à matérialiser physiquement (panneautage, bornage ou ouverture de piste) sur la base des coordonnées topographiques disponibles dans les documents officiels de classement.
- Historique
Le Parc national de la Comoé tire son nom du fleuve qui le traverse du nord au sud sur 200 kilomètres. En 1926, l’administration a procédé, simultanément, à la création du "Parc-refuge de la région du Moyen Sassandra et du Bas Cavally" au sud-ouest (dans la région de Taï) et du "Parc de la région Nord" situé dans la subdivision de Bouna. Ce dernier sera dénommé plus tard "Réserve de faune de Bouna". Sur la rive droite de la Comoé, l’administration a ensuite ordonné le classement de la Forêt de Kong dans le domaine public. Cette aire protégée s’étendait alors, de la route Bouna-Ferkessédougou à la rivière Syin, affluent de la Comoé.
En 1942, la "Réserve de faune de Bouna" est étendue et officiellement destinée à être constituée en parc national. Une zone intermédiaire est définie tout autour de ce parc, avec le statut de réserve de faune, anticipant ainsi le concept de zone périphérique. La chasse pouvait statutairement y être autorisée sous le contrôle des autorités de surveillance du parc.
En 1968, par le Décret 68-81 du 9 février, l’ensemble formé par la "Réserve de faune de Bouna" et la "Forêt Classée de Kong" est érigé en parc national s’étendant sur une superficie de 1 150 000 hectares.
Des modifications des limites survenues en 1977 (perte de 850 hectares à proximité de la ville de Téhini), et en 1997 - 1998 (gain de 300 hectares à l’occasion du nouveau tracé de la route Bondoukou - Bouna), portent la superficie actuelle à 1 149 450 hectares. Un projet de décret prend en compte l’intégration au PNC des 300 hectares acquis lors du tracé de la nouvelle route Bondoukou – Bouna en 1997 et d’une bande de protection de 500 mètres sur la rive droite de la Kinkéné.