Title | Rationale | Aichi targets |
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objectif 1 | ||
Objectif 10: D’ici à 2020, l’activité agricole est économiquement viable, socialement acceptable et respectueuse de la diversité biologique | L’agriculture demeure la base de l’économie nationale[1] même si sa contribution au PIB a baissé, passant de 24,5% en 2010 à 21% en 2015 et constitue la source de revenus de 2/3 des ménages. Elle constitue 40% des exportations. Le secteur demeure prioritaire dans les stratégies de développement. Son potentiel moyen de croissance de 12% en 2014 n’a pas échappé au gouvernement qui a mis en place le PNIA 2. De telles perspectives de croissance commandent de prendre en compte les relations entre la diversité biologique et l’agriculture dans la mesure où il est reconnu aujourd’hui que « la diversité biologique est la base de l’agriculture : son maintien est indispensable à la production de denrées alimentaires et d’autres produits agricoles et aux avantages qu’ils procurent à l’humanité, y compris les moyens de subsistance, la sécurité alimentaires et la nutrition »[2]. Le programme 3 « gestion durable des ressources environnementales et résilience climatique du PNIA 2 a pour objectifs (i) le renforcement des dispositifs légaux pour la protection de l’environnement, (ii) l’accélération de la restauration de la couverture forestière et la protection de la biodiversité faunique, (iii) la promotion de la valorisation durable de l’environnement aquatique et (iv) le renforcement de la résilience de la production agricole aux changements climatiques. Ainsi, la diversité biologique fournit et maintient les services des écosystèmes indispensables à l’agriculture. Pour autant, l’agriculture constitue un des principaux « moteurs » de la perte de la diversité biologique. Dès lors, il convient de prendre des mesures pour faire des agriculteurs et producteurs agricoles des « gardiens » de la diversité biologique afin d’assurer le maintien des services écosystémiques indispensables à leurs activités et leur bien-être. |
7. Sustainable agriculture, aquaculture and forestry |
Objectif 11: D’ici à 2020, l’exploitation des forêts est compatible avec les objectifs nationaux de sauvegarde de la diversité biologique | Le couvert forestier est constitué de domaine forestier rural et du domaine permanent de l’Etat composé principalement de forêts classées, de parcs nationaux et de réserves. En 1960, la forêt ivoirienne s’étendait sur 46 % du territoire (12 millions d’hectares), avec un taux de boisement de 37,6 %. Au cours des années subséquentes, l’exploitation forestière à des fins de production de bois d’œuvre, la coupe intensive pour le bois de chauffe, la fabrication de charbon de bois et le défrichement pour la mise en culture des terres ont eu pour conséquence de causer la disparition de 3/4 de la couverture forestière du pays. Les forêts classées autrefois dans un état satisfaisant de conservation sont dans un état de dégradation avancée. Une exploitation désordonnée et non durable de la ressource, accompagnée par une sous-estimation des effets à long terme de la dégradation de la ressource, affecte négativement le couvert forestier. Les dommages irréversibles sur les écosystèmes et les espèces qu’ils abritent sont également issus des différentes utilisations des ressources forestières : exploitation du bois d’œuvre, bois de chauffe et charbon, produits de la pharmacopée traditionnelle, viande de gibier. De plus, plusieurs plantes possèdent une valeur commerciale. Leur exploitation est incontrôlée. Il s’avère nécessaire d’adopter des mesures pour contenir l’impact de l’exploitation forestière sur la diversité biologique d’une part et d’autre part de préserver la diversité génétique des forêts afin d’améliorer leur résilience. |
5. Habitat loss halved or reduced |
Objectif 12: D’ici à 2020, les ressources halieutiques sont exploitées en tenant compte du renouvellement des stocks | L’exploitation des ressources halieutiques s’organise essentiellement au niveau de la pêche industrielle et artisanale. Les pêcheries sont localisées en milieux marins, lagunaires et au niveau des eaux intérieures. De nombreux acteurs, avec des technologies, des finalités et des cibles différentes (poissons et crustacées essentiellement), exploitent les ressources halieutiques. La contribution de la pêcherie à la formation du PIB était de 0,9% en 2005. Celle-ci, à la suite de la crise militaro-politique, a fortement chuté pour atteindre 0,2% en 2013 (Banque Mondiale, FMI, 2013). La production de la pêche artisanale a augmenté de 2013 à 2017 passant de 48 000 tonnes à 70 000 tonnes. De plus l’on relève depuis l’année 2013, une hausse des débarquements de la flottille industrielle, passant de 14 000 tonnes en 2013 à 21 000 tonnes en 2017. La pêche continentale et lagunaire a aussi augmenté passant de 7500 tonnes en 2013 à 35 000 tonnes en 2017. Enfin, l’aquaculture est démeuré plus ou moins stable de 2013 à 2017 entre 4500 tonnes et 5000 tonnes (DAP, 2018). La pêche fait vivre environ 400 000 personnes et contribue à l’augmentation du revenu des ménages à hauteur de 0,8% (PNIA 2, 2017). Toutefois, il est reconnu aujourd’hui que relever le défi d’assurer la pérennité des productions halieutiques, qu’elles soient artisanales ou industrielles, impose de prendre également en compte l’état des écosystèmes, ainsi que le maintien de certaines fonctions écologiques et biologiques indispensables à la reproduction et au développement des ressources halieutiques. D’où la nécessité de mettre en œuvre la nouvelle loi sur la pêche et l’aquaculture (2016). |
1. Awareness increased |
Objectif 13: D’ici à 2020, le développement de l’exploitation des mines et du pétrole n’entrave pas l’atteinte des objectifs de sauvegarde de la diversité biologique | Le secteur minier longtemps délaissé est aujourd’hui central dans les stratégies de développement du pays. Le renouveau du secteur minier se traduit par une diversification des substances ciblées. Ainsi, outre l’or, 57 permis de recherche délivrés concernent également le fer, le nickel, le manganèse et la bauxite. L’exploitation artisanale d’or et de diamant demeure également très active. Le constat de la destruction systématique de la diversité biologique limitrophe aux sites d’exploitation est général. Celle-ci se manifeste par la destruction de la flore et de la faune ainsi que la dégradation des terres et la pollution des eauxde surface. Par ailleurs, l’orpaillage clandestin laisse des galeries qui constituent un danger permanent pour les hommes et les animaux. La production de pétrole et de gaz, bien que modeste, respectivement 5,5854 milliards de barils (premier semestre 2018) et 1,1143milliards de mètre cube de gaz (Premier semestre 2018), constitue une menace potentielle pour la diversité biologique. Les sites ne sont pas démantelés après exploitation et les mesures de restauration prévues sont insuffisamment mises en œuvre. De plus les risques d’accident sont permanents aussi bien lors de l’acheminement des produits qu’en phase d’exploitation. Certains pays ayant déjà été confrontés à ce genre d’accident, des précautions doivent être prises notamment la planification spatiale marine et l’application de la réglementation en vigueur. |
5. Habitat loss halved or reduced |
Objectif 14: D’ici à 2020, un système de gestion durable des plantes médicinales et d’autres usages est en vigueur | Selon la monographie nationale sur la diversité biologique 2014, 3860 espèces de plantes sont prélevées à des fins thérapeutiques, culinaires ou à usages multiples. Bien que les espèces soient, pour la plupart, connues, il existe peu d’informations sur les rythmes de prélèvement. Toutefois, les utilisateurs, dont les praticiens de la médecine traditionnelle, sont unanimes sur la réduction des populations, pour certaines mêmes en voie de disparition dans plusieurs régions. Dans d’autres cas, les utilisateurs parcourent désormais d’énormes distances pour s’en procurer. Aussi, des mesures de gestion durable s’imposent-elles en urgence pour éviter la disparition des activités qui en dépendent. |
18. Traditional knowledge respected and integrated |
Objectif 15: D'ici à 2020, la gestion durable de la viande de brousse et de la faune sauvage est assurée | La « viande de brousse » est une source importante de protéine animale dans l’alimentation des populations rurales et citadines. Les marchés sont approvisionnés à travers des pratiques non reglémentées au point de constituer une menace importante pour la faune terrestre et aquatique. Cependant, il semble impossible d’améliorer les politiques et les efforts en sa faveur car, faute de données fiables, le commerce et les apports nutritionnels de la « viande de brousse » ne sont pas pris en compte dans les statistiques nationales. Il est primordial de finaliser le processus de mise en place d’une gestion durable de la faune sauvage entamée depuis 1994 afin de réglementer les diverses utilisations de la faune sauvage tout en assurant la protection des espèces protégées.
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4. Sustainable production and consumption |
Objectif 16: D'ici à 2020, la diversité biologique soutient les initiatives de lutte contre la pauvreté | Les politiques publiques tendent à négliger le rôle de filet de protection sociale de la diversité biologique pour les populations défavorisées. Pourtant, le taux de pauvreté de 46,3% en 2015 reste toujours important surtout en milieu rural. Il importe ici d’opérer un changement de politiques pour que les actions de préservation de la diversité biologique profitent davantage aux populations. |
2. Biodiversity values integrated |
Objectif 17: D’ici à 2020, l’accès aux ressources génétiques, aux connaissances et pratiques présentant un intérêt pour la diversité biologique, est régi par des mécanismes assurant le partage des avantages qui en découlent | Depuis bien longtemps, les agriculteurs et autres habitants en milieu rural, peu conscients des avantages découlant de l'exploitation de leurs ressources génétiques ont échangé, transmis les ressources génétiques de façon libre et spontanée, de même que les connaissances acquises ou transmises. Ces savoirs traditionnels, transmis d'une génération à l'autre, sont souvent la clé permettant de comprendre les avantages de la diversité biologique locale, aussi bien à la ferme qu'en dehors. Toutefois, contrairement à la perception habituelle, ces savoirs se perdent avec le temps alors qu’ils peuvent selon le cas, servir à construire des pratiques de sauvegarde de la diversité biologique. Ils peuvent également permettre l’exploitation durable de certains éléments de cette diversité biologique pour conférer de la valeur à certaines ressources ou à certains produits issus de ces ressources. Enfin, la conservation et la valorisation des ressources génétiques et connaissances traditionnelles sont des moyens pour gratifier les populations rurales qui les détiennent. |
18. Traditional knowledge respected and integrated |
Objectif 18: D’ici à 2020, les actions de communication, de sensibilisation et d’éducation en faveur de la diversité biologique atteignent 70 % des cibles | Dans ce cadre, il s’agit d’amener chaque individu à reconnaître la valeur intrinsèque de la diversité biologique et le fait que le bien-être de chacun est étroitement lié aux services que fournissent les écosystèmes en bonne santé. De cela émergera une culture de la protection de la nature. Elle se traduira par l’intérêt des populations pour tout ce qui touche à la nature et à la diffusion de messages valorisants et propres à promouvoir la valeur de la diversité biologique. Il s’agit de développer une dimension éthique dans la préservation de la diversité biologique: « Nous devons maintenir ce qui ne nous appartient pas». |
19. Knowledge improved, shared and applied |