Cacao bio et équitable
Cacao bio et équitable : à M’Brimbo, dans le sud ivoirien, le pari réussi d’une filière durable. Lancée en 2008 par une trentaine de producteurs, la coopérative SCEB fédère aujourd’hui plus de 250 planteurs, qui ont renoncé au déboisement et aux engrais. Dans le village de M’Brimbo, à 130 km au nord-ouest d’Abidjan, la capitale économique, Jean-Evariste Salo est une petite star, un « pionnier » disent certains planteurs. En 2008, ils n’étaient qu’une trentaine à s’être laissés convaincre de ne plus déboiser les parcelles et à proscrire l’usage de pesticides, ces produits « qui tuaient lentement nos parents et déformaient nos enfants », explique le cultivateur. A l’époque, le collectif produisait 13 tonnes de fèves de cacao. Calé dans une chaise baoulé au milieu de sa plantation, Jean-Evariste Salo affiche le sourire d’un homme accompli. En avalant goulûment des rasades de bandji – le vin de palme ivoirien – à l’ombre d’un immense fromager, le cacaoculteur pointe du doigt les cabosses de cacao qui poussent tout autour de lui et les andains de compost qui servent d’engrais naturel à sa plantation. « Ici, les arbres ne sont pas coupés et nous n’utilisons plus de pesticides depuis quinze ans ; il y a des papillons, des abeilles, des mille-pattes et un couvert végétal riche, nous respectons la nature », se félicite celui qui est aussi le président de la Société coopérative équitable du Bandama (SCEB), la première coopérative certifiée « bio » et « commerce équitable » de Côte d’Ivoire.