En Côte d’Ivoire, le développement d’une économie verte passe par les universités
Alphonse Kouakou Yao passe en revue les richesses souterraines de la Côte d’Ivoire. Manganèse, fer, nickel, bauxite, pétrole… L’élégant professeur vêtu d’un blaser de tweed châtaigne et d’une cravate rose est intarissable sur les gisements de son pays. Mais un minerai, surtout, retient son attention : l’or. « Aujourd’hui, explique-t-il à ses étudiants, on en trouve en quantité partout ou presque dans le pays. C’est une bonne nouvelle pour le PIB national, moins pour notre environnement. Et c’est là que nous intervenons. »
Que ce soit dans sa version industrielle et licite ou illégale et artisanale – le nombre estimé d’orpailleurs clandestins varie entre 1 million et 1,5 million −, l’extraction de l’or est une pratique polluante. Pour creuser les trous et les galeries, il faut défricher. Et le traitement du minerai nécessite l’utilisation de cyanure et de mercure, deux substances qui empoisonnent aussi bien l’eau et les sols que la faune et la flore. Pour autant, le directeur de l’Ecole supérieure des mines et de géologie à l’Institut national polytechnique Félix Houphouët-Boigny (INPHB) de Yamoussoukro refuse d’opposer le « boom minier » que connaît son pays et la transition vers une économie plus respectueuse de l’environnement.